Les habitants de Valros racontaient des légendes sur sa bravoure, ses batailles épiques et son sens de la justice. Il était le dernier descendant d’une lignée dont les histoires s’étendaient sur des siècles, portant sur ses épaules le poids d’un héritage puissant. Mais ce jour-là, au-delà de son allure imposante, une inquiétude sourde l’habita. Une rumeur, aussi ancienne que les montagnes, avait ressurgi des ombres : la présence d’un artefact, le Cœur des Tempêtes, dont le pouvoir était tel qu’il pouvait décider du sort des royaumes.
Alors qu’il scrutait l’horizon, une silhouette familière se détacha des flots d’incertitude : c’était Lyra, la mage du royaume de Noltheris, aux cheveux aussi sombres que la nuit. Leurs regards se croisèrent, et elle s’avança d’un pas déterminé. Les effluves de magie émanant d’elle imprégnaient l’air d’une tension palpable.
« Alaric, » appela-t-elle, la voix teintée d’urgence. « Je crains que la tempête ne soit qu’un avant-goût de ce qui vient. Les souverains sont aveuglés par leur orgueil. Je m’interroge sur leurs motivations réelles. »
« Nous savons tous les deux que la haine grandit entre Eldoria et Noltheris à une allure alarmante, » répondit Alaric, la préoccupation se lisant dans ses prunelles. « Mais je ne peux rester inactif face à cela. J’ai juré de protéger notre peuple. »
Lyra s’approcha davantage, sa voix devenant plus douce, mais non sans une intention sérieuse. « Ne cherches-tu pas à comprendre pourquoi ces tempêtes s’intensifient ? Certains disent que le Cœur des Tempêtes ne se trouve pas où l’on le pense, mais que son éveil dépend de l’état de l’âme des rois. Le vrai danger réside en nous, et non au-delà de ces eaux. »
Les mots de la mage résonnèrent profondément en Alaric, lui rappelant les prophéties murmurées dans les couloirs du château. Les ancêtres, dans leur sagesse, avaient parlé d’un événement qui bouleverserait l’équilibre du monde. Pour la première fois, il ressentait un frisson d’angoisse mêlé d’excitation. « Que dois-je faire, Lyra ? » interrogea-t-il avec une fermeté voilée. « Si le noble sang a corrompu les esprits, je dois affronter ces vérités, n’importe le prix. »
Elle hésita, comme si chaque mot à venir portait en lui une lourde responsabilité. « Nous devons unir nos forces. Il y a des rituels oubliés, des chemins détournés que seuls l’un des nôtres et un élu de l’autre royaume pourraient emprunter. Mais… »
« Mais ? » l’interrompit Alaric, son cœur battant au rythme de l’incertitude qui les entourait.
« Mais cela nécessite une confiance totale, et dans ces temps sombres, je crains que la trahison ne guette chaque pas que nous ferons. »
La tempête, désormais, rugissait autour d’eux, enveloppée d’un brouillard inquiétant d’ombres ancestrales. Le ciel s’éclaircit par moment, la foudre illuminant la silhouette sinistre des côtes. Sir Alaric sentit la gravité de leur situation. La route qui s’étendait devant lui, semée d’embûches, allait les mener au cœur même du mystère qui assombrissait les royaumes. Qui savait ce qu’ils pourraient découvrir ?
Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter cette terre maudite, un cri jaillit des flots. Une silhouette insurgée, armée et déterminée, émergea des tempêtes, un émissaire des royaumes en guerre. Ses intentions, bien que voilées par les vagues tumultueuses, ne présageaient rien de bon. Alaric et Lyra échangèrent un regard, conscient que leur quête pour la vérité prenait un tournant inattendu, dans un monde où le réel et le fantastique s’entremêlaient, et où chaque pas pouvait les entraîner plus profondément dans les abîmes du mystère.
Laisser un commentaire