Une Flânerie au Temps des Marchés

Une Flânerie au Temps des Marchés – Histoire fictive

Dans un marché vivant du début du XXe siècle, un homme élégant traverse les allées, mêlant mystère et curiosité dans une ville en pleine mutation. L’air est saturé de cris de vendeurs vantant leurs marchandises, les couleurs vives des étals éclaboussent les regards, tandis que les arômes des épices flottent comme des promesses dans l’air. Traînant légèrement un pied, l’homme, en costume sombre et chapeau haut de forme, attire l’attention, devenant une énigme au milieu de cette agitation.

Il s’arrête un instant près d’un marchand de fleurs, dont les tubéreuses dégagent une odeur envoûtante. Le marchand, un vieil homme aux mains ridées, lui lance un regard furtif, comme s’il savait que cet homme n’était pas là simplement pour acheter des fleurs.

« Monsieur, ces roses sont les plus belles de la saison », dit le marchand avec un sourire chaleureux.

« Peut-être, mais je ne suis pas venu pour des fleurs », répond l’homme d’un ton mystérieux, ses yeux scrutant les visages qui l’entourent.

Il reprend sa marche, laissant le marchand perplexe. À travers la foule, il aperçoit une silhouette familière : une jeune femme aux cheveux d’un noir de jais, habillée d’une robe rouge sang qui attire tous les regards. Elle tient une petite toile enroulée sous son bras. À chaque pas qu’elle fait, les regards admiratifs et les murmures suivent son passage.

« Éloïse ! » s’écrie-t-il en s’approchant d’elle.

Elle se retourne, surprise de le voir, et l’ombre d’un sourire se dessine sur ses lèvres. « Victor ? Que fais-tu ici, à cette heure ? »

« La ville bouillonne d’activité, comment pourrais-je ne pas m’y plonger ? Et toi, cher artiste, qu’as-tu de nouveau à montrer ? » Il désigne la toile sous son bras.

« C’est un nouveau paysage, une vue du fleuve au crépuscule. Mais je craignais que mon travail ne vous intéresse guère », rétorque-t-elle, une lueur de défi dans ses yeux.

« Au contraire, je suis toujours avide de découvrir l’art à travers tes yeux. Montre-moi cela », dit Victor, intrigué.

Ils s’éloignent un peu du tumulte du marché, cherchant un coin plus tranquille pour admirer la peinture. Assis sur un banc en bois, au bord d’une ruelle pavée, Éloïse déroule la toile.

« C’est magnifique, » murmure Victor, appréciant le jeu des ombres et des lumières qui rappelle le passage éphémère du soleil sur l’eau. Mais au-delà de la beauté de l’œuvre, il capte un détail qui l’interpelle : une ombre floue, indistincte, dans le coin inférieur droit de la toile.

« Qu’est-ce que cela ? » demande-t-il.

« Hmm, c’est… une figure que j’ai aperçue à la tombée de la nuit, flânant près de la rive. Je ne sais pas pourquoi je l’ai esquissée, mais elle… je ne sais pas, elle semblait pleine de secrets », explique Éloïse, son visage se renfrognant légèrement.

Le regard de Victor devient sérieux, l’ombre de cette silhouette éthérée attisant une curiosité brûlante en lui.

« Peut-être n’es-tu pas la seule à avoir du flair pour les mystères, Éloïse. Qu’en sais-tu de cette figure ? »

« Je n’en sais rien, mais j’ai la sensation qu’elle ne m’est pas inconnue. Un détonateur de souvenirs enfouis… »

Ils se taisent un instant, le bruit du marché s’estompe, remplacé par un léger souffle de vent. Puis Victor reprend :

« Je commencerai une enquête. Dis-moi où tu as vu cette silhouette. Peut-être pourrions-nous la retrouver ensemble. »

Les yeux d’Éloïse s’illuminent d’une combinaison d’excitation et de craintes mal dissimulées. « Je suis partante, mais sois prudent. Ce que nous pourrions déterrer… »

Mais elle ne termine pas sa phrase. Un frisson glisse dans l’air, un silence presque palpable les entoure.

D’un coup, tous deux se retournent, comme envoûtés par une intuition. Au fond de la ruelle, une ombre se dessine, une silhouette légère qui semble les observer avant de disparaître derrière un coin.

« Tu as vu ça ? » demande Victor, le cœur battant.

« Oui… » murmure Éloïse.

Ils échangent un regard chargé de significations, de questions sans réponses. « Ce n’était pas une illusion… », conclut Victor, tandis qu’un frisson d’aventure et de mystère les enveloppe.

Alors que le marché continue de vibrer autour d’eux, l’apprentissage d’un secret ancien et la promesse d’une découverte inattendue se dessinent, assimilant leurs destins à quelque chose d’imprévu, d’inéluctable. Qu’était-ce donc que cette silhouette ? Et quels mystères s’éveillaient dans l’ombre du monde moderne ?


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